Journalistes contre Relationnistes : Le combat !

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Le débat public est une arène où les intérêts s’affrontent. Il suffit d’assister à une conférence de presse pour le constater. On y observe le duel entre les médias et les organisations. Journalistes et relationnistes prennent des allures de petits soldats. Alain Saulnier a réuni les journalistes Patrick Lagacé et Sophie Langlois avec les relationnistes Émilie Dutil-Bruneau et David Barrett pour discuter des tensions entre les professions. Face à des étudiants en communication et en journalisme, la discussion était à l’image du rapport entre les deux camps : beaucoup de questions pour des réponses trop courtes.

C’est un vieux conflit. Les deux métiers appartiennent à la même famille, mais les loyautés sont différentes : le journaliste vise ultimement l’intérêt public et le relationniste travaille dans l’intérêt du client. Dès la première minute, Sophie Langlois affirme : « Des fois, on est très frustrés. On trouve que les relationnistes ne font pas leur job d’aider à la communication; on a l’impression qu’ils ont plutôt le mandat de la bloquer. »

Tout porte à croire que le contrôle de l’information est au cœur du litige. Mais le questionnement restera à sens unique. Manifestement, Émilie Dutil-Bruneau et David Barrett semblent davantage vouloir promouvoir la profession de relationniste qu’à analyser les dérives des collègues.

Barret souligne l’importance du climat de confiance : « Le journaliste doit pouvoir partir avec les informations que les relationnistes lui donnent sans être obligé de se poser des questions. » Sa consœur tempère et reconnaît que les organisations sont souvent frileuses et refusent de répondre aux journalistes. Elle insiste alors sur l’importance du métier de relationniste : « Nous, notre rôle c’est de dire qu’il faut répondre aux journalistes. On facilite la transmission de l’information. Notre travail c’est aussi d’éduquer les clients. Ils ont une vision différente du monde des médias. Ils sont parfois réticents. Notre rôle c’est de leur expliquer comment les journalistes travaillent et avec quels délais. »

Imputabilité

Mais la réalité est plus nuancée. Tout au long de l’entretien, les journalistes racontent des anecdotes sur la mairie de Laval, sur le scandale de Cinar, sur la colline parlementaire, sur les campagnes électorales. Autant d’occasions de mettre en scène des relationnistes à l’éthique douteuse.

Le public rit jaune. Lagacé s’interroge sur l’autodiscipline de la profession; alors que le conseil de presse blâme les journalistes fautifs, on peine à trouver un mécanisme semblable chez les professionnels des relations publiques.

« Tant et aussi longtemps qu’on se base sur l’éthique, la transparence et la communication, tout devrait bien aller », rétorque Barrett. Selon lui, une sorte de darwinisme s’applique aux relationnistes : les plus malhonnêtes sortent rapidement de la profession car ils ne trouvent plus de travail.

Visiblement insatisfait de l’argument, Lagacé jette un froid : « C’est qui le dernier relationniste au Québec qui a perdu sa job parce qu’il a dit des faussetés? »

Mal à l’aise, avec aucun exemple à donner, Émilie Dutil-Bruneau lâche : « C’est sûr qu’il y en a… »

Des liens à travailler

En revanche, les journalistes critiquent leurs semblables avec plus de facilité. Ils donnent raison à la relationniste qui dénonce le manque d’effort de vérification des journalistes qui publient sans d’abord questionner l’organisation visée : « Ça m’arrive au moins une fois par semaine », dit-elle.

« Malheureusement, les sujets qui sont importants pour la société prennent le bord », dit Barrett en questionnant les choix des médias. Néanmoins, ce regard extérieur peut devenir une ressource pour Sophie Langlois : « Les relationnistes vont t’appeler pour faire passer un sujet qui est important pour eux quand les intérêts concordent. Ça m’arrive de temps en temps, ça fait pas la une, mais c’est un sujet que personne d’autre ne fait. »

À la fin, personne n’aura su trancher le différend, mais ça valait le coup d’essayer; on comprend mieux les obstacles qui rendent difficile la cohabitation entre journalistes et relationnistes. Bien que les participants ont su éviter la guerre de clocher, on sentait que la trêve était une forme de politesse. Alain Saulnier demandait en introduction si les deux métiers étaient des frères ennemis. Évidemment, les invités trouvaient la formule un peu forte. Reste que l’interdépendance des deux professions et leurs intérêts divergents créent des frictions. Manque seulement les solutions.

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