Le soleil n’est pas encore couché, depuis 5h du matin, il a les yeux ouverts.
Les papiers s’entassent, les mots ont du mal à sortir.
Et pourtant, c’est par les mots qu’il tente d’exorciser son mal… sa dépendance amoureuse… son trouble panique.
« L’écriture me permet d’avoir un filet d’attache en dehors du réel »
« Quand j’ai commencé à avoir des problèmes d’angoisse, je me suis tellement replié sur moi-même pis je n’avais plus rien.»
D’une voix sans teinte, il parle de la nuit de pêche sur la glace. Là où son délire s’est manifesté pour la première fois.
« Tu as quelqu’un de complètement timide et amoureux qui devient complètement malade
parce qu’il a tout intériorisé, ça sort dans tous les sens »
Des papiers froissés dans un coin de sa chambre, symboles de ses échecs à trouver le mot juste …
celui qui le libèrera, un peu plus.
Une fille traverse ses mots, sa tête et ses angoisses. Son roman… symbole de sa dépendance.
Ces pages sont une tentative de lâcher-prise. Elle le fait encore souffrir… toutes les femmes portent le visage de Noémie.
15 ans de souffrances habitent le décor de sa chambre et constituent son univers créatif.
« À un moment donné qu’est-ce que tu peux faire pour communiquer avec les autres…
qu’est-ce que tu peux faire pour communiquer avec toi-même ? Ben t’essaies de créer pour te sortir de cette merde-là. »
Une odeur de vieille librairie remplit l’air de sa chambre, son passé s’y ressasse.
Il habite son passé. Il y est resté cloitré pendant 2 ans.
« Dans la cage des oiseaux morts » Son troisième roman.
Une somme de brouillons entassés dans une petite valise. Son roman d’obsession…