Redessiner la société : rencontre avec un jeune créateur

Éric sort tout juste du collège LaSalle en design. Il a décidé de créer sa première collection de vêtements. Celle-ci s’appellera « The Blank » pour traduire son combat contre les stéréotypes. « The Blank » signifie une page blanche, une remise à zéro des mentalités. L’objectif est de redéfinir la diversité au sein de la mode et de toutes les autres sphères de nos vies.

Objectifs d’une première collection

 

Éric souhaite inclure dans sa collection des vêtements qui lutteront contre la différence et les stéréotypes, afin que chacun se sentent inclus et représentés. Ainsi, il imagine, entre autres, de larges cols de velours, des jeans décousus, et des vestes faites de différents cuirs. Il insiste aussi sur son désir d’utiliser du satin pour une collection unisexe qui s’adressera aussi bien aux hommes qu’aux femmes afin d’exprimer sa volonté d’offrir des vêtements libérés des étiquettes de genre.

 

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Cependant, pour Éric, la création d’une collection demeure une longue et éprouvante démarche pleine d’étapes :

Il commence toujours par une période de recherche de tendances et d’inspirations qui le mène à la création de ce qu’il appelle un « tableau d’inspiration ». Celui-ci regroupe toutes images traduisant son esprit créatif : des formes, des vêtements, des couleurs, des matières.

 

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Une fois qu’il possède une idée plus précise de ce qu’il veut, il continue le processus par une recherche de tissus. Il visite des dizaines de magasins de tissus afin de conserver des échantillons de ceux qui correspondent le plus a ce qu’il a en tête.

 

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Il utilisera ces échantillons au sein de ses croquis. Il dessinera des centaines de croquis afin de l’aider à visualiser ses créations. Puis il décidera de celles qui mériteront d’être conçues.

 

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Éric explique qu’un simple croquis peut prendre jusqu’à plusieurs heures à dessiner, et il en nécessite des dizaines pour un seul article. Il lui faut ainsi posséder le matériel nécessaire, le temps et la patience de traduire ses projets et ses idées en dessins.

Ses croquis sont indispensables pour qu’il puisse visualiser ses pièces, avoir une idée précise de sa collection, ainsi que des tissus qu’il utilisera.

 

 

 

Pour finir, il entamera la confection, puis la création de son défilé. Enfin, avec l’aide d’un graphiste et d’un ami en marketing, il s’appuiera sur sa première collection afin de créer sa marque et optimiser sa mise en marché.

 

Les différentes étapes de la démarche

 

Éric explique que la création ne se résume pas à avoir un esprit créatif et un objectif. Beaucoup d’obstacles lui barrent la route en tant que jeune designer québécois. Il fait face à de nombreuses difficultés, notamment financières, et il doit trouver des solutions de financement alternatives, posséder le temps nécessaire et cibler les futurs acheteurs en fonction de son objectif.

Le design, d’après lui, semble être un marché en manque d’investisseurs et d’aide gouvernementale au Québec, laissant les designers québécois avec comme unique possibilité de s’en sortir seul.

 

Difficultés des jeunes créateurs québécois

 

Ainsi, une fois toutes les étapes de recherche et de conception finalisées, le plus dur pour Éric reste à venir. Il lui faudra financer son évènement et sa marque puis réaliser son branding tout en conservant sa créativité et sa motivation.

Éric semble las d’être un jeune designer au Québec car il est convaincu de ne pas obtenir l’aide qu’il pense indispensable par le gouvernement. Il ne reçoit pas non plus le soutient de la clientèle québécoise qu’il considère mal-informée sur ses soucis et les enjeux de conserver une industrie de la mode. Ainsi il pense exporter ses créations à l’étranger où il espère obtenir l’aide et le mérite dont il aimerait pouvoir profiter dans sa propre province.

Crédit musique : Honey Bee et Flutey Funk par Kevin MacLeod CC.