Surfer à contre-courant

François surfe tranquillement sur les berges de Montréal alors que tout près de là quelques jours plus tôt, se déversaient des milliards de litres d’eaux usées charriant condoms, tampons et autres

déchets biologiques.

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Et il n’est pas seul. Alors que les panneaux d’avertissement de la ville sont toujours visibles près de la rive, François s’apprête à donner un cours de surf à LaSalle comme à son habitude. Ces lieux

sont situés en amont des récents rejets. Ni la situation écologique ni le froid de novembre ne l’empêchent de se mettre à l’eau et de se livrer à sa passion.

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Cela fait deux ans que François est moniteur de surf à la «vague à Guy» : « Avant, c’était un lieu de rassemblement pour le kayak. C’est Guy Tremblay, un ami de mon père, qui a commencé à y surfer

il y a vingtaine d’années. Il n’était pas un très bon kayakiste, mais il surfait tout le temps là. Alors le monde a commencé à appeler ça la «vague à Guy». Je pense qu’il ne sait même pas que la vague

porte son nom aujourd’hui. On devrait le faire sortir des catacombes ! »

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KSF est la seule école de surf à Montréal.

Aujourd’hui, cinq participants sont au rendez-vous.

François explique le fonctionnement de la vague dite éternelle à ses élèves, qui écoutent d’une oreille attentive.

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La fébrilité est palpable malgré les 5 degrés Celsius ambiants.

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Les élèves ont hâte de vivre l’expérience de surf de rivière, une première pour la plupart.

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Entraînés par le courant, les élèves doivent nager de toutes leurs forces pour ne pas être éjectés par la vague.

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François veille à leur sécurité.

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«Le surf demande de la patience et de la persévérance, rappelle François.

C’est plus difficile de débuter en rivière qu’en mer, mais en même temps, c’est plus facile d’y évoluer.»

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« Le pire qui est arrivé c’est que la corde se soit détachée du pied d’un élève parce qu’il a paniqué. Il n’y a pas eu d’accident. Ici si tu te laisses aller, tu arrives dans le bassin. C’est arrivé quelques fois

que j’aie dû remorquer des élèves en tenant leur corde et en nageant, mais ce sont des choses qui arrivent peu.»

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«Ce que j’aime le plus de mon travail, c’est de pouvoir surfer.»

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«Les déversements n’aident pas à la réputation du St-Laurent. Ça m’a affecté parce que les gens vont encore avoir une mauvaise perception liée du surf dans le fleuve, pensant que c’est toujours pollué.»

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