Joran Collet
Dans un local discret, Willam s’affaire à la tâche. Une musique punk rock en fond. VHS sur la télévision.
Loin du modèle classique du barbier, il conjugue à son style cette vieille tradition.
Toute la journée, les clients vont et viennent. Le son des clochettes résonne.
«Bonjour»
«Je voulais changer complètement d’environnement,
j’ai vu sur le web des barbiers qui prenaient le flambeau, qui
avaient un look moins traditionnel, plus punk rock qui me parlait plus.
Un matin, je me suis levé, je me suis dit: « ok, je me lance, je ne perds rien, je fonce et on verra ce que ça donne.»
«Au cours de la dernière décennie, les salons de barbier se faisaient rares.
La mode, les grands salons ont presque eu raison de ces institutions.
Il y a un retour du métier de barbier, une nouvelle vague de barbier qui naît.»
«Certains diront que c’est le retour d’une mode, je pense surtout que c’est un flambeau qui se passe»
La plupart des nouveaux salons qui ouvrent, cherchent à créer un service adapté à un style.
«Tu ne te sens pas à ta place dans un salon dans lequel tu sais que tu vas te faire juger pour ton style. »
«Tu dois te démarquer un petit peu des autres. Qu’est ce qui fait que les gens veulent venir chez vous.»
«Chaque salon va chercher son âme, son truc, sa déco.
C’est sûr que tu y vas pour te faire couper les cheveux.
Mais quand même tu y passes du temps chez le barbier.
C’est le fun d’avoir une ambiance, un feeling»
Devenir barbier ça ne s’apprend pas uniquement dans les cours.
«Ça fait 3-4 ans que je fais cela six à sept jours semaine.
L’important c’est d’aimer ça et de prendre le temps.»
«Il faut de la constance, un brin d’instinct»
William insiste: « la pratique, la pratique, la pratique».
En concordance avec ses valeurs, le salon est 100% vegan.
«On s’assure que les produits ou les sous-produits ne sont pas à base d’animaux.»
«Le but n’est pas de changer les valeurs, mais d’être en concordance avec ce que l’on croit.»
«Les gens voient encore les vieux barbiers comme une place de gars et où on parle de char.
Il faut être mâle. Ça a changé. Je veux garder la tradition, mais le bon côté de la tradition.
Quand c’est authentique je pense que les gens le sentent et apprécient.»
« Je suis quelqu’un d’assez social, ça me permet d’avoir une interaction avec les clients. C’est important »
Le barbier c’est l’endroit pour prendre une pause.
«Un moment calme, tu discutes, tu prends soin de toi.»
Sans prendre de pause, William repart de plus belle.
«On vient de faire une entrevue pour un nouvel employé, on doit refuser du monde, il y en a trop.»
