« Je suis juste Anthony »

Anthony, 24 ans, est atteint d’achodronplasie.

Cette maladie est la cause la plus fréquente du nanisme car elle engendre un défaut de croissance et du développement du cartilage. Malgré une différence physique, une dizaine d’opérations, une multitude de regards intrigués et d’obstacles quotidiens, la maladie n’a jamais freiné les aspirations d’Anthony.

Bien au contraire.

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Anthony est étudiant au sein de HEC Polytechnique à Montréal.

Il cumule un bac en finance et économie.

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Même si l’école met à disposition du matériel pour faciliter ses conditions d’études, Anthony n’en veut pas.

Un peu par « paresse » selon ses dires.

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Vis-tu ta maladie comme un problème ?
Je ne la vois pas comme un problème mais plutôt comme des défis. C’est vrai que j’ai passé beaucoup de temps à l’hôpital durant mon enfance… On devait me corriger l’angle des jambes car elles étaient très arquées et ça me causait des douleurs. Alors peut-être qu’au début ça a été un problème mais à la longue, je me suis habitué… Et j’ai vu ça comme des défis. Pour être plus fort encore.

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Comment appréhendes-tu les relations sociales ?
Au début c’était difficile. Mes amis sont des personnes qui n’ont pas le nanisme donc ils ne comprenaient pas les difficultés que je pouvais avoir comme marcher un long moment. A force de se côtoyer, ils ont compris les problèmes et ils se sont adaptés. 

Ils m’ont toujours considéré comme Anthony. Et non Anthony, la personne de petite taille. Pour te dire, quelques fois ça leur arrive même d’oublier ma différence. Par exemple, j’ai un ami qui va me dire « hey, peux tu aller me chercher ça ? »… Ben là, c’est un peu trop haut pour moi. On en rigole quand ça arrive, on se comprend. 

Mais dans le fond, j’ai toujours été traité sur le même pied d’égalité.

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Plus tard, te vois- tu manager une équipe ?
Pourquoi pas ? Je pense que les barrières doivent être faites à cause des compétences et non de l’apparence. Au Québec j’ai de la chance car cette société est assez ouverte même si je me doute que ça va être plus dur pour moi. Mais en même temps, rien ne m’empêche de faire ce que je veux. Si ce n’est les limites que je me fixe à moi-même.

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Étant le seul enfant atteint de nanisme de sa famille, la maison d’Anthony n’a pas été adaptée à sa taille. Même si des marches pieds sont disposés dans les différentes pièces, Anthony ne les utilise pas. Là encore, par paresse et parce qu’il ne ressent pas le besoin.
« Le seul moment ou ça devient contraignant, c’est quand je fais cuire du bacon. Généralement, l’huile me saute sur la visage » dit-il en rigolant.

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Comme job étudiant, Anthony a longtemps travaillé dans les casinos. Au fur et à mesure du temps, une certaine lassitude s’est installée. Un raz le bol de ses costumes, de ses regards amusés qui ne le réduisaient qu’à un stéréotype de « nain ou d’oompa loompa ».

« Même si je gagne moins bien ma vie, je me sens bien plus en accord avec moi-même aujourd’hui. »