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Photo : Michaël Monnier. « Speed dating » de la FPJQ pour pigistes et étudiants.
Vous êtes derrière les bancs d’école à rêver à votre première publication à La Presse? Devant votre 73e page blanche, à vous demander quel article se vendrait bien? Il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard pour apprendre à recycler ses articles pour un plus grand profit; à dire non à un rédacteur en chef qui, après avoir eu une meilleure idée, désire une « réécriture » de votre article ou pour savoir que les quotidiens ne sont pas les meilleurs amis du journaliste à la pige.
Et si, au contraire, vous pensez tout connaître du métier, pas si vite! La 2e édition revue et augmentée du livre Les nouveaux journalistes : le guide : entre précarité et indépendance déborde de précieux trucs pour vous tailler une place comme journaliste indépendant au Québec.
Né d’une collaboration entre journalistes à la pige, Christiane Dupont et Pascal Lapointe, et publié aux Presses de l’Université Laval, le guide démystifie la réalité du journaliste indépendant, bien différente de celle du salarié. Pour décrocher des contrats ou être rappelé par un rédacteur en chef, il doit savoir comment se distinguer des autres journalistes, salariés ou indépendants. Comment faire? Il vous faudra consulter les dix commandements de la pige…
La réalité de tout indépendant
En prenant connaissance de la réalité journalistique, du processus d’écriture d’un article et des « à-côtés » de la vie de travailleur autonome, vous éviterez de vous casser les dents à la première occasion venue. De plus, les auteurs accordent beaucoup d’importance au contexte québécois. Un lecteur peu familiarisé avec l’industrie journalistique québécoise (les tarifs, les employeurs, etc.) trouvera réponse à ses questions dans cet ouvrage.
Leurs conseils ne valent pas seulement pour les vertes recrues. Les auteurs consacrent plusieurs chapitres à la réalité de travailleur autonome. D’un ton prescriptif, mais humoristique, Lapointe et Dupont abordent les vacances, les droits du travailleur indépendant, le réseautage et jusqu’à l’organisation du bureau. Des pigistes d’expérience peuvent toujours profiter des conseils de vétérans sur la facturation, l’interaction avec leur donneur d’ouvrage ou la façon de hausser leur cachet.
« La précarité, tu assumeras »
Ce commandement soulève la raison d’être du guide. Il brosse un portrait bien réaliste de l’avenir du journalisme au Québec. Le nombre de journalistes précaires ne cesse d’augmenter à mesure que les emplois salariés fondent à vue d’œil. Dupont et Lapointe n’évitent pas le débat et somment le lecteur à la réflexion et à l’action.
Comme un emploi ne tombera pas du ciel, mieux vaut s’activer maintenant et les auteurs défient le lecteur. Au fil des pages, ils lui suggèrent d’effectuer des exercices d’écriture ou de réflexion à l’aide de mises en situation, tous dans le but de lancer le futur journaliste sur certaines pistes. C’est sans compter le test de connaissances générales de 13 pages qui se trouve à la fin du bouquin et les suggestions de lectures parsemées dans le texte (notamment les références en notes de bas de page). Seul bémol, il n’est que peu question des nouveaux outils technologiques utiles aux journalistes.
À coup d’expressions imagées, le guide fait le point sur le droit d’auteur, la valeur de l’information et l’état de l’industrie au Québec. Les auteurs accordent à ces enjeux autant d’importance qu’à l’aspect pratico-pratique de l’ouvrage. Ils souhaitent, bien sûr, partager leur longue expérience avec le lecteur, mais aussi instiller en lui une réflexion sur l’avenir du journalisme indépendant au Québec.
La situation actuelle des journalistes laisse croire que ce guide a tout avantage à être lu. Sans aucun doute, Les nouveaux journalistes : entre précarité et indépendance ne peut que gagner en pertinence avec les années.