Entre l’escalier roulant ronronnant et les rames de métro grinçantes.
Une voix se fait entendre au fond du tunnel.
Énergique. Éraillée.
Au milieu des passants, une petite femme trépigne au rythme de sa guitare.
« J’égaye la vie du monde, pis eux, ils m’aident à payer mes factures, pis mes affaires. »
« J’ai l’air de rusher parce que je joue dans le métro, mais pour moi c’est juste un emploi comme un autre »
« J’veux pas nécessairement que le monde se dise que je suis professionnelle »
Une pièce résonne sur l’étui de guitare de Tamara Weber Fillion.
Elle lâche un petit « merci » chuchoté et repart de plus belle à la guitare.
« Dans l’métro, je joue juste les chansons auxquelles les gens vont se rattacher, ce sont juste des covers.
C’est vraiment séparément de mon projet artistique à moi. »
« Entre 3 et 5h tout le monde sort du travail pour prendre le métro. Ici, l’acoustique est l’fun. »
« Mon but c’est pas de me faire connaître, tant mieux si j’me fais connaître. Mais c’est surtout ma job. »
Un album. Un concours en cours. Elle espère y arriver dans la musique.
Sinon ? Elle continuera à jouer dans le métro:
« C’est plus payant de jouer dans l’métro que de travailler dans une boutique,
fait que tant qu’à ça, j’vais essayer d’vivre juste avec la musique. »
Hagard. Épuisée. Au bout d’une heure trente. Elle va reprendre son souffle au bout du tunnel.
Les rames de métro grinçantes la ramènent chez elle. L’escalier roulant ronronnant ne couvre plus sa voix.